Rencontre avec
Diana Jaramillo
Diana Jaramillo
nous ouvre les portes de sa maison et de son atelier. Ce jour automnal est
idéal pour rencontrer une artiste aux milles couleurs. Une rencontre pleine d’énergie
positive, de chaleur humaine, de sérénité autour d’un thé lors de la quelle
Diana Jaramillo se dévoile.
Merci de nous
accueillir Diana et de nous accorder ton temps.
Peux-tu nous dire quel est ton parcours ?
Je
suis originaire de Bogota en Colombie, j’entreprends de faire les Beaux Arts et
ainsi également apprendre la danse contemporaine et le théâtre à l’école de
Beaux Arts de Bogota en Colombie. Mon parcours artistique s’affine pour se
concentrer principalement sur les arts plastiques et la photographie. Je
continue mon cursus artistique en m’installant à Paris pour faire des études en
photographie et multimédia à l’université de Paris 8 et approfondir dans la
scénographie pour le théâtre.
J’ai
le désir de travailler en pluridisciplinarité et je crée donc un projet
théâtral où la scénographique joue un rôle très important appelé
« Coexistence ».
Après
6 ans d’aventure artistique, je décide de retourner en Colombie où je deviens
professeur d’art plastique dans un collège et continue mon travail artistique
pictural.
Un
besoin d’approfondir mon coté spirituel a permis que le yoga vienne à ma rencontre.
Une rencontre qui m’amena à me former en temps que professeur de Kundalini
yoga.
De
retour en France, je m’installe en Bretagne et crée avec mon mari une
association nommée Semilla : Art et Yoga, pour permettre de proposer des
séances de yoga et des ateliers d’expression artistique pour tous.
Mon
parcours artistique évolue et je suis en perpétuelle réflexion me poussant à
entreprendre une formation en médiation artistique en Gestalt thérapie et de la
danse du yoga ou shakti danse.
Je
combine donc ses disciplines acquises pour les mettre au service des autres par
le biais du yoga et de la pratique artistique.
Pourquoi le choix
de la peinture ?
La
peinture répond à un besoin de tracer et de m’exprimer. Elle est pour moi comme
une danse du tracé libre et de la couleur permettant une spontanéité et un
développement de mon coté intuitif. Totalement différent du dessin.
Quand
je peins, il y a une réelle liaison avec mon corps. Je peins sans convention,
sur le sol autour de la toile, de manière très instinctive.
J’utilise
acrylique, gouache, pigment naturel et encre de chine.
Une nouvelle série nommé « D’ici et d’ailleurs »
Après des séries telles « La
femme », « Eléments de la nature », « Autour de l’eau et de
la roche », « Mandala », « Paysages imaginaires »,
« Travaux Vivants », cette nouvelle série s’annonce émouvante.
Diana introduit cette série par cet
extrait du livre Les choses de Georges Perec :
« L'espace de notre vie
n'est ni construit, ni infini, ni homogène, ni isotrope. Mais sait-on
précisément où il se brise, où il se courbe, où il se déconnecte et il se
rassemble ? On sent confusément des fissures, des hiatus, des points de friction,
on a parfois la vague impression que ça se coince quelque part, ou que ça
éclate, ou que ça se cogne. »
D’ici et d’ailleurs est une
exposition qui parle de petits bouts d'espaces dans lesquels, je suis passée,
j’ai circulé et j’ai vécu.
C’est
l’espace de ma mémoire qui s’exprime à travers les lignes, les formes et les
couleurs, avec des bouts d’images qui composent des collages et des
peintures, sur la toile et du bois.
Construire
des espaces sur le blanc de la toile, m’invite à revisiter et revivre des
sensations et des émotions de mon histoire, de mon pays d’origine, La Colombie,
de mon regard envers des nouveaux lieux, dans cette terre Bretonne.
Ramener dans le présent les souvenirs des lieux traversés, chambres, fenêtres,
couloirs, jardins, plages, places, rochers.
Des lieux
connus se rendent à l’évidence par les lignes, les textures, les ambiances
revisitées dans mon corps et ma mémoire.
Des espaces
nouveaux émergent sur la toile au moment du travail de création. Dans ce
travail d’autres espaces possibles naissent, s’inventent s’imaginent, se
recréent.
Ces espaces
peints m’amènent vers un ailleurs des fois lointain, hors des frontières et des
séparations et ainsi ce travail entre l’abstrait et le figuratif amène le
visiteur vers d’autres lectures personnelles ouvertes à l’espace imaginaire de
chacun.
Pourquoi as-tu ce
besoin de ramener ces souvenirs dans ce présent ?
J’ai
fait un long parcours pour accepter mon enracinement à cette nouvelle terre en
me détachant physiquement de mon pays. Accepter d’être là et me montrer tel que
je suis à travers mes toiles c’est aussi montrer d’où je viens, mes racines.
Avec ces bouts d’espaces, ces images camouflées, des petits paysages de la
Colombie, j’ai la confiance aujourd’hui pour dévoiler mes origines et sentir la
richesse d’être d’ailleurs et d’avoir un regard différent sur l’environnement
qui m’entoure actuellement. C’est réellement une émotion agréable et une envie
de la partager et d’inviter l’autre au voyage.
Quel est ton futur
projet ?
Mon
projet futur cherche à casser les conventions de la peinture traditionnelle.
J’ai envie de sortir du cadre de la toile. J’imagine des choses beaucoup plus
scénographiques avec des supports qui évoquent d’autres espaces plutôt que le
carré ou le rond, plutôt que les formats de support traditionnels.
Acceptes-tu de
réaliser un portrait chinois ?
Oui
je suis d’accord.
Un élément
fondamental ? La terre
Une saison ? Le printemps
Un pays ? Je me sens citoyenne de la Terre
Un artiste ? Moi
Une couleur ? Le rouge
Une danse ? La danse intuitive qui vient du cœur
Un verbe ? Vivre
Un objet ? Un rocher
Ton mot
préféré ? Amour
Merci pour cet
échange Diana.
Retrouvez le
travail de Diana Jaramillo sur son blog : www.divijaramilloblog.wordpress.com